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Danse contemporaine à Vernier

Publié le 26.02.2015

 

Mouvements vides sur mots vides

 

En 1977, l’Américain John Cage s’inspira du texte La Désobéissance civile de Henry David Thoreau pour déclamer une suite de phonèmes et de mots étranges face à un public déconcerté. En 2004, le chorégraphe français Angelin Preljocaj s’inspira de John Cage pour la bande-son d’une pièce pour quatre danseurs. Cette création, Empty Moves, comprenant aujourd’hui trois parties, passera prochainement à Vernier, au cours d’une tournée dans les lieux les plus prestigieux du monde. Après Empty moves (part I) en 2004 puis (part II) en 2007, Angelin Preljocaj poursuit donc sa recherche du mouvement à partir de l’œuvre de John Cage. Empty moves (part III) a été créé en ouverture du Festival Montpellier Danse 2014. La pièce sera présentée dans son intégralité à Vernier.

 

Angelin Preljocaj, né en France en 1957 de parents albanais, débute des études de danse classique avant de se tourner vers la danse contemporaine auprès de Karin Waehner. En 1980, il part pour New York afin de travailler avec Zena Rommett et Merce Cunningham, puis continue ses études en France auprès d’autres grands chorégraphes. Il rejoint ensuite Dominique Bagouet jusqu’à la création de sa propre compagnie en décembre 1984. Il a chorégraphié depuis 46 pièces, du solo aux grandes formes.

 

 

Pour Empty Moves, créée l’année dernière, Angelin Preljocaj s’est inspiré d’un événement majeur dans l’art contemporain. Le 2 décembre 1977, John Cage crée l’événement au Teatro Lirico de Milan avec Empty words, une lecture de paroles et de phonèmes qu’il enregistre face à un public déconcerté qui huera finalement le performer imperturbable qui continue sa diction consciencieuse.

 

 

C’est la captation sonore de cette soirée, comprenant la voix caverneuse de Cage sur fond d’applaudissements et de grognements du public, qui a servi de base aux mouvements des danseurs guidés par le chorégraphe. Reprenant la notion d’abstraction propre au performer américain, Angelin Preljocaj et ses quatre interprètes sur scène (huit danseurs se partagent les dates de spectacle) ont exploré la notion de distanciation, de désagrégation du mouvement et d’une nouvelle articulation du phrasé chorégraphique. Un vide de sens assumé qui s’incarne dans les corps. En tee-shirts et culottes, les danseurs exécutent des mouvements précis. La synchronisation parfaite devient hypnotique. Ce bijou de danse contemporaine s’annonce remarquable.

 

Cécile Gavlak

 

Empty Moves (Parts I, II & III) les vendredi 6 et samedi 7 mars à 20h00 à la Salle des fêtes du Lignon à Vernier. Renseignements au +41 22 306 07 80 ou sur le site de la ville de Vernier www.vernier.ch

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