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Des concerts comme à la maison

Publié le 10.11.2017

 

Catalyse, c’est un lieu pluriel, un espace à vivre à l'ambiance «cosy» et chaleureuse. Et tout particulièrement lors des Concerts grenadine où des canapés et des coussins autour d’un immense tapis reçoivent les bambins dès cinq ans et leurs parents le samedi après-midi pour une expérience hors du commun. Car les Concerts grenadine ne sont pas que des concerts: les enfants sont invités à regarder, mais aussi à participer et à échanger, pour enfin délivrer à leur tour.

Pour parler de cette deuxième saison des Concerts grenadine, nous avons interviewé Bettina Vernet, co-directrice de Catalyse, et Matthieu Rech, directeur de projet, qui offrent une autre façon d’aborder la scène vivante, la démystifient et en livrent les secrets à travers l’humour et le partage. De quoi passer quelques beaux samedis après-midi en famille.

 

Les Concerts grenadine sont bien plus que des concerts, quel concept proposez-vous à vos jeunes spectateurs?

Matthieu Rech: Nous avons souhaité offrir aux enfants et à leurs parents un «concert» à proprement parlé plutôt qu’un spectacle musical. Un concert comme pour les grands, avec un groupe de musiciens (ou en solo) qui adapte sa tournée au jeune public. Ces spectacles ne sont pas infantilisants, il y a un réel discours compréhensible aux enfants tout en étant assez fin pour que les parents puissent y trouver leur compte également. A la suite du spectacle nous partageons un goûter où nous ouvrons un espace de dialogue, comme une sorte de petit débriefing du spectacle en toute convivialité entre les artistes et le public. Et c’est dans cet aspect de partage que nous retrouvons tout l’esprit de Catalyse: la rencontre.

Bettina Vernet: Car la catalyse en chimie, c’est lorsque deux éléments différents sont réunis et que de cette rencontre se produit une réaction. Notre objectif, c’est d’être à la base de ce processus et de le regarder grandir aussi bien du côté des publics que des artistes.

MR: Et pour ceux qui le souhaitent, nous prolongeons l’après-midi avec un atelier, animé soit par les artistes du concert, soit par l’un de nos professeurs, dans lequel nous mêlons la pédagogie de Catalyse à toutes les questions que les enfants auraient quant à l’utilisation du matériel, la création scénographique ou encore la dramaturgie du spectacle auquel ils viennent d’assister.

 

Comment résumeriez-vous la spécificité de Catalyse?

BV: La spécificité de Catalyse, c’est de cultiver la créativité heureuse avec trois piliers d’action: l’éducation artistique, le spectacle vivant et la médiation culturelle. Catalyse invite à adopter une hygiène de vie intégrant les loisirs culturels avec deux options: pratiquer et assister en spectateur. C’est une école et c’est aussi un lieu qui rassemble amateurs et professionnels, un lieu intergénérationnel où il fait bon vivre ensemble et où on vous invite au partage.

MR: Quant à notre lieu, il a aussi ses spécificités! Il mélange un côté «loft-appartement» à des espaces plus techniques, notamment notre scène. Les artistes apprécient son côté «cosy», la proximité avec le public soutenu par un équipement son et lumière adapté aux spectacles et un accueil professionnel. Séduits, ils redoublent d’efforts pour adapter leur création et que la magie du spectacle soit totale. Un autre espace, la galerie, permet aussi des spectacles plus légers techniquement. L’auteure-compositrice genevoise Blandine Robin en a profité pour proposer l’an dernier un spectacle destiné aux 0-3 ans: dans un univers de hamacs, coussins et autres tapis molletonnés, les bébés, libres de se mouvoir, ont assisté à un concert Tout doux où ni la voix ni les instruments n’étaient amplifiés. Pendant trente minutes, ces tous petits sont plongés dans le monde de la berceuse, à travers une création pointue et actuelle, loin des réorchestrations de comptines continuellement resservies à ce jeune public.

BV: Notre lieu nous permet beaucoup de choses! C’est un instrument complet qui nous permet d’une part, de sensibiliser les plus jeunes à la voix et au spectacle vivant, et de l’autre, soutenir une création inédite et la faire connaître pour qu’elle puisse poursuivre sa vie dans d’autres lieux vers d’autres publics, comme c’est le cas pour Tout doux.

 

Les Concerts grenadine sont-ils toujours en français?

BV: Non! La langue française est cependant très présente et notre élan va vers la francophonie au sens large, car dans de nombreux pays francophones on parle le français et plein d’autres langues à l’instar de plusieurs pays africains. A travers les créations que nous présentons dans les Concerts grenadine, nous souhaitons montrer la diversité de ce que recouvre actuellement l’appellation de chanson française. Car sous ce terme, qui semble désuet aujourd’hui, se cachent des perles de créativité tant dans le choix des mots que dans les techniques utilisées.

 

 

Quels talents régionaux les Concerts grenadine feront-ils découvrir aux enfants?

BV: En janvier nous accueillerons Les petits chanteurs à la gueule de bois d’Yverdon, Lionel Aebischer (voix, guitare, banjo), Frédéric Erard (voix, contrebasse), Raphaël Pedroli (voix, batterie, percussions). Pour leur première création pour le jeune public, le trio a composé des chansons dans un esprit potache où il est tant question d’un âne qui se transforme en révolutionnaire mexicain que d’un grand-papa qui pète.

En février, le duo genevois N’importe quoi, formé par Koko Taylor et Sylvain Fournier, s’emparera de la scène dans un grand n’importe quoi ou presque. Car ce duo s’est formé en 2004 afin d’abolir l’idée selon laquelle «on ne peut pas faire n’importe quoi». Dès lors, ils se sont consacrés à cette mission authentique: faire n’importe quoi, mais correctement. Les concerts sont réalisés sur au moins une vingtaine d’instruments et ne comprennent strictement aucune barrière de genre, de style, d’âge ou de culture.

 

 

Vous accueillerez également le chanteur français Monsieur Lune, qui s’inscrit dans la droite ligne d’un Renaud.

MR: La Lune, il aime volontiers l’idée d’être dedans, mais sa planète est bien notre terre dont il chante la comédie des habitants depuis quinze ans maintenant. Dans L’incroyable histoire de Gaston et Lucie qu’il présentera en janvier, la musique se mêle aux projections vidéos et au théâtre pour servir une histoire poétique sur la différence et la tolérance, servie par des dialogues pleins d’humour. Cet artiste multicarte nous montre à quel point le spectacle vivant est aujourd’hui multiforme et pluridisciplinaire.

 

Propos recueillis par Alexandra Budde

 

Découvrez les Concerts grenadine de la saison en détail sur leprogramme.ch ou sur le site www.catalyse.ch

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