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Du classique à la campagne

Publié le 10.07.2017

 

Six jours de concerts dans un cadre bucolique dominant le Léman, c’est ce que promet le 22ème Festival de Bellerive à la Ferme de Saint-Maurice sur la commune de Collonge-Bellerive du 14 au 20 juillet. Avec une programmation variant de thème chaque soir, le festival fait la part belle aux standards comme à la création et présente aussi bien des jeunes talents que des orchestres de renom. A la tête de cet événement depuis 32 ans, Lesley de Senger: «Une longévité à la direction d’un festival rarement égalée et qui n’est pas près de s’arrêter.»

«Dans cette ancienne grange ouverte sur un côté, les concerts ont lieu par tous les temps, ce qui n’a pas toujours été le cas» raconte la fondatrice du Festival de Bellerive. «C’est en revenant de cet incroyable Festival International de Piano de La Roque d'Anthéron en France que je me suis dit, certes un peu naïvement, que je pourrais le faire également à Genève. Et heureusement, sinon je ne l’aurais jamais fait.»

 

UN CADRE IDYLLIQUE

C’est dans son jardin que Lesley de Senger décide de créer son premier festival en 1985, entourée de son époux Gábor Takács-Nagy, alors premier violon du célèbre Quatuor Takács, aujourd’hui Directeur artistique du Verbier Festival Chamber Orchestra. Leurs enfants n’hésitent pas non plus à mettre la main à la pâte, tous animés d’une même passion. «Et le constat est simple, notre engagement nous a permis de grandir petit à petit et de passer d’un petit festival de piano à un festival de musique de chambre, pour accueillir à présent de grands orchestres.»

Après cinq ans, le festival s’arrête pour cause de déménagement jusqu’à ce qu’en 1999, Lesley de Senger trouve le lieu idéal pour recréer cet événement. «C’est avec le soutien d’une commune enthousiaste à l’idée de retrouver le festival qui avait fait vibrer Bellerive pendant cinq ans que l’événement a pris ses nouveaux quartiers en 1999 à la Ferme de Saint-Maurice, située à 7km du centre de Genève sur les hauteurs de Collonge-Bellerive. «Dans les jardins, des tables et des chaises permettent au public de se restaurer dès 19h aux sons des instruments que les artistes préfèrent accorder en plein air, les yeux rivés sur le lac Léman et le vignoble collongeois.» Le festival s’inscrit comme une réelle respiration dans la chaleur de l’été tant pour les musiciens que pour le public.

 

ORCHESTRES DE RENOM ET JEUNES TALENTS

«Depuis quelques années nous avons pris l’habitude d’ouvrir le festival avec un concert de l’Orchestre de Chambre de Genève et de le clore avec l’Orchestre de Chambre de Verbier, tous deux sous la direction de mon époux Gábor Takács-Nagy.» Cette soirée d’ouverture, consacrée à Mozart avec La Flûte enchantée KV620, le Concerto pour piano N°20 en ré mineur KV466, puis le Concerto pour clarinette en la majeur KV622, mettra en avant le clarinettiste Julian Bliss et le jeune pianiste Alexandre Malofeev. «Agé de seize ans, Alexandre est prodigieusement doué. J’ai pu apprécier son talent l’année dernière avec l’Orchestre de Chambre de Verbier et je me suis empressée de le programmer avant qu’il ne soit trop demandé.» Car depuis le début, Lesley de Senger s’attèle à dénicher les génies en herbe de la scène classique actuelle tels András Schiff, Mikhaïl Pletnev, Piotr Anderszewski ou Daniil Trifonov. «Ou encore le clarinettiste Julian Bliss qu’on retrouvera pour ce concert d’ouverture, mais aussi lors de la soirée intitulée Les Ebènes et amis, où le Quatuor Ebène, bientôt mondialement connu par le film documentaire 4 qui leur a été consacré, interprétera les grands classiques pour quatuors à cordes des répertoires de Mozart et Brahms en compagnie de l’alto Blythe Teh-Engstroem.» On pourra encore apprécier Julian Bliss aux côtés de la violoniste Alexandra Conunova et du pianiste Finghin Collins lors des concerts de la matinée Fantaisies & romances.

Parmi les jeunes talents confirmés, citons encore la violoncelliste franco-belge Camille Thomas qui vient de signer chez Deutsche Grammophon, et le pianiste russe Pavel Kolesnikov, 1er prix de la Honens International Piano Competition de Calgary en 2012, qui se retrouveront sur scène pour la soirée consacrée à «L’âme Slave» avec Giovanni Guzzo au violon. Et encore le pianiste hongrois Zoltán Fejérvári, lauréat du Concours musical international de Montréal (CMIM), qui se produira à Bellerive avec le Verbier Festival Chamber Orchestra avec au programme la Sinfonia Concertante de Haydn, la Symphonie n°1 de Schumann et le Concerto pour piano n°1 de Brahms.

 

 

L’AMOUR DU RISQUE

«Je ne propose pas tellement de musique contemporaine, je préfère faire plaisir au public en proposant des pièces connues qu’il aime réentendre. Mais j’aime aussi prendre des risques, comme cette année avec la soirée intitulée From Händel to Hendrix, a London story qui verra, sous la direction de Charlotte Maclet, la Camerata Alma Viva, formée de seize jeunes qui jouent debout, interpréter du Rolling Stones et du Hendrix entre Mozart et Tchaïkovski.»

 

Propos recueillis par Alexandra Budde

 

Festival de Bellerive 2017, du 14 au 20 juillet à la Ferme de Saint-Maurice à Collonge-Bellerive.

Renseignements et réservations sur le site du festival www.bellerive-festival.ch

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