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L’Épicentre entre continuité et renouvellement

Publié le 19.01.2017

 

Caché au milieu des champs de blé de Collonge-Bellerive, l’Épicentre a su trouver sa place au sein de l’offre culturelle genevoise. Par sa programmation éclectique axée sur les musiques du monde, il séduit autant les connaisseurs qu’un public avide de découvertes. Tour d’horizon de la deuxième partie de saison avec son programmateur Stéphane Radice.

 

 

Quand Stéphane Radice rejoint l’équipe du service culturel de Collonge-Bellerive en 2004, sa mission est claire: élargir les ambitions jusqu’alors locales de l’Épicentre et faire connaître la salle dans la région genevoise. Apportant son expérience au sein du festival Mediterra Nostra, il dirige la programmation vers des rythmes et des musiciens venus d’ailleurs: "On essaie toujours de proposer des concerts que l’on ne verrait pas forcément dans d’autres lieux", explique-t-il. La formule est gagnante et l’Épicentre a fêté en 2016 ses quinze ans d’existence: "C’est vrai que l’Épicentre est un peu estampillé `musiques du monde´ mais aujourd’hui il y a vraiment un croisement des musiques actuelles. J’ai envie de dire que l’Épicentre propose des artistes qui s’inscrivent dans l’actualité, qui ont une âme et des choses à dire. Ce sont avant tout des gens qui se rencontrent et qui offrent une expérience."

 

En septembre dernier, une grande fête a réuni de nombreux musiciens et fait naître de nouvelles envies. Après la soirée a cappella menée par Radio Babel, l’Épicentre fera à nouveau la part belle aux voix avec la venue du groupe cubain Vocal Sampling pour une unique date en Suisse: "C’est un groupe mythique qui a vingt-cinq ans de carrière. Quand j’ai appris qu’ils partaient en tournée, j’ai sauté sur l’occasion." Le 18 mars, c’est toute la Havane qui résonnera au coeur de l’Épicentre.

 

Huit artistes se succéderont ainsi de janvier à mai. "On est sur une programmation qui garde l’essence de l'Épicentre, avec des concerts debouts et assis, des formules cosy et d'autres plus festives." Les concerts de Jael, Jalen N’Gonda et Sarah Lenka s’inscrivent dans cette continuité. Connue pour sa participation au groupe Lunik, Jael viendra le 28 janvier présenter son nouvel album acoustique. Nouvelle incarnation de la soul et du rythm&blues, Jalen N’Gonda sera sur scène le 4 février dans le cadre du festival Antigel. Sarah Lenka rendra quant à elle hommage à la grande Bessie Smith le 6 mai.

 

 

Déterminé à se renouveler, l’Épicentre proposera aussi des rendez-vous plus inattendus, des "OVNIS" selon le programmateur. Le 1er avril, c’est le camerounais Blick Bassy qui apportera son ressenti personnel des musiques africaines. La soirée du 8 avril emmènera le public définitivement ailleurs, conduit par le groupe N3rdistan: "On entre vraiment dans un mélange entre la musique électronique et les musiques traditionnelles, peut-être encore plus fortement que ce qu’on a proposé jusqu’à maintenant."

 

 

L’Épicentre a aussi la volonté de promouvoir des artistes de la région. Ce sera le cas de la jeune Nyna Loren, le 11 mars: "Nyna Loren est une très bonne chanteuse et une magnifique violoniste, elle fait partie de ces découvertes qu'on a envie de partager. Pour ce concert, elle sera sur scène avec tous ses musiciens pour défendre son projet, ce que les jeunes artistes ne peuvent pas toujours faire selon les salles où ils se produisent." Pour ces talents, l’Épicentre peut aussi représenter un champ d’expérimentation car certains d’entre eux préparent des projets spécialement pour la salle de Collonge-Bellerive, dont l’acoustique s’adapte à de nombreux styles: "La première image que j’ai eue en voyant cette salle, raconte Stéphane Radice, c’est l’album Unplugged de Nirvana, j’ai eu envie de faire ce genre de choses. Le groupe Aloan est le premier à l’avoir fait, et depuis nous avons eu plusieurs artistes en résidence pour des projets particuliers."

 

Le 25 février s’annonce ainsi particulièrement explosif avec la venue du neuchâtelois Junior Tshaka accompagné d’un invité mystère. Une rencontre qui promet de belles surprises pour cette soirée placée sous le signe du reggae, mais aussi de l’engagement: "Ce qui est important pour moi, conclut le programmateur, c'est qu'il y ait un message positif. Quand on regarde les médias, on voit un monde un peu sombre. À travers les cultures, on peut divertir mais aussi amener quelques idées. J’aime que les artistes soient dans ce même état d’esprit, qu’ils proposent quelque chose de meilleur."

 

Marie-Sophie Péclard

 

Découvrez la programmation en détail de l'Épicentre sur le site www.epicentre.ch

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