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L’Orchestre de Chambre de Genève ouvre sa saison avec un concert dédié à la flûte

Publié le 29.09.2018

 

Destination émotions ce mardi au Bâtiment des Forces Motrices avec L’Orchestre de Chambre de Genève (L’OCG) pour son premier concert de soirée de la saison 2018/19 intitulé Flûte, alors! Sous la baguette d’Arie van Beek, directeur artistique et musical de l’orchestre, le Genevois Sébastian Jacot, un des flûtistes les plus demandés de sa génération, sera le soliste invité de cette soirée dédiée à la flûte. Premier prix du Concours International de l’ARD à Munich, du Concours International Carl Nielsen au Danemark ainsi que du Concours International de Flûte de Kobe au Japon, Sébastian Jacot est actuellement premier flûtiste solo de l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig sous la direction d’Andris Nelsons, poste qu’il a déjà occupé auparavant, notamment au sein de l’Ensemble Contrechamps à Genève.

Pour composer le programme de cette soirée, Arie van Beek est parti du concerto pour flûte de Philippe Hersant, Dreamtime (2013), où la flûte, en soliste, évoque la création du monde selon les croyances et les chants des aborigènes d’Australie. En contrepoint, il a choisi l’Andante en ut majeur de Mozart, mais aussi Octandre (1923) d’Edgar Varèse pour huit instruments à vent, et la Symphonie n°7 en la majeur de Beethoven.

 

Arie van Beek conçoit depuis six saisons le programme de concerts de L’Orchestre de Chambre de Genève avec la même envie: mêler avec cohérence œuvres classiques et contemporaines. Pour élaborer le programme de ce premier concert de soirée, le chef est parti du concerto pour flûte Dreamtime («le Temps du Rêve») du compositeur français Philippe Hersant, né à Rome en 1948. «C’est une œuvre que j’ai eu la chance de diriger pour l’Orchestre de Picardie avec la soliste Juliette Hurel et j’avais très envie que L’OCG puisse présenter cette œuvre originale au public genevois car le langage musical postimpressionniste d'Hersant me fascine. Le compositeur nous fera d’ailleurs le plaisir et l’honneur d’être présent au concert.»

 

Voyage au cœur de la création

Dreamtime est une commande de l’Orchestre de chambre de Paris, créée au Théâtre des Champs-Élysées le 14 janvier 2014 avec la participation de l’Autrichien Thomas Zehetmair à la direction et du Suisse Emmanuel Pahud à la flûte. Réelle invitation au voyage, c’est à la suite de la lecture du Chant des Pistes («Songlines») de l’écrivain anglais Bruce Chatwin (1940-1989), dont le propos évoque «le Temps du Rêve» à l’origine de la création du monde (selon les croyances des aborigènes d’Australie, la parole et les chants de leurs ancêtres auraient créé le monde), et de la visite d’une exposition sur la peinture mystique aborigène au Musée des Arts premiers du Quai Branly à Paris, que Philippe Hersant a composé cette œuvre. Il y reprend un thème de flûte pentatonique, inspiré de l’Océanie où, d’un point de vue sonore, la flûte est poussée dans ses retranchements: le flûtiste chante même à un moment dans la flûte, ce qui l’amplifie passablement.

«Pour mettre cette pièce en perspective, j’ai choisi l’Andante pour flûte et orchestre en ut majeur écrite par Wolfgang Amadeus Mozart en 1778, lors de son séjour à Mannheim», lieu où on accordait une place importante aux instruments à vent et à l’effectif de deux musiciens par pupitre, une disposition que Mozart adopta tout de suite et qui s’impose encore aujourd’hui dans les orchestres de chambre. Certains pensent qu’il pourrait s’agir en fait d’une seconde version du deuxième mouvement du Concerto no1 en sol majeur, en remplacement donc de l'Adagio ma non troppo, peut-être trop difficile à interpréter par le commanditaire Ferdinand Dejean (1731-1797), un médecin militaire qui avait fait carrière dans la marine.

 

 

S’affranchir de la tradition musicale

«Edgar Varèse (1883-1965), comme Beethoven après Mozart, a lui aussi cherché à explorer de nouvelles voies par de nouveaux sons dans l’expression musicale, notamment avec Octandre, que nous présenterons lors de ce concert», souligne Arie van Beek au sujet de cette œuvre écrite pour huit instruments solistes, dont la création eut lieu au théâtre Vanderbilt de New York le 13 janvier 1924 sous la direction de Robert Schmitz, dédicataire de l’œuvre. «L’apparence de l’œuvre est classique avec ses trois mouvements qui reprennent celle de l’ouverture à la française (assez lent - très vif et nerveux - grave), introduit chacun par un instrument: le hautbois, le piccolo et la contrebasse. Et c'est la première partition où Varèse se passe des instruments à percussion. Pourtant, on retrouve une forme de rythme dans sa composition, et des sons nouveaux pour cette époque, par exemple une clarinette ou une trompette fortissimo à un octave très élevé ou l’utilisation de techniques comme le flatterzunge (coup de langue très rapide produisant un effet de tremolo).»

Dans la même idée que précédemment, la Symphonie numéro 7 en la majeur de Ludwig van Beethoven, composée parallèlement à sa Symphonie no8 entre 1811 et 1812 à Teplitz en Bohême, viendra prendre le contrepoint de Varèse pour clore la soirée. «Structurée en quatre mouvements, montrant une certaine convergence sous l’aspect du rythme,formant une succession de colorations et de rythmes différents, cette œuvre est une «apothéose de la danse» comme le disait Richard Wagner».

Un programme à découvrir ce mardi 2 octobre 2018 à 20h00 au BFM.

 

Alexandra Budde

 

Renseignements et réservations au +41.22.807.17.90 ou sur le site www.locg.ch

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