Social Tw. Fb.
Article

La saison culturelle d’une "ville pas commune": Vernier

Publié le 20.07.2018

 

La Ville de Vernier dévoile une saison culturelle 2018/19 riche de plus de 30 rendez-vous à la Salle du Lignon. Entre découvertes et têtes d’affiche, le programme fait la part belle à la danse, au cirque, à la marionnette, à la musique jazz et classique, au théâtre et au stand-up, comme aux spectacles pluridisciplinaires, avec pour exemple cette année, 4X4 Ephemeral Architectures par la compagnie Gandini Juggling (1erdécembre) qui mélangera danse, jonglage et musique en direct.

Même si avec une nouvelle offre «famille», le programme tend à élargir le champ des publics, les mélomanes ne seront cependant pas en reste avec deux cycles de concerts: les Rendez-vous baroques et les Rencontres classiques. La création en fer de lance, Myriam Jakir Duran, responsable du service culturel de Vernier, fait le point sur cette saison dédiée à la diversité.

 

Depuis quelle année la commune de Vernier offre-t-elle une saison culturelle à proprement parler?

Le nouveau concept de la politique culturelle a été mis en œuvre en 2011. Dans ce contexte, cela fait deux ans que je conçois la programmation culturelle que nous pouvons à présent qualifier de saison culturelle.

 

Quelles sont vos missions principales en tant que responsable du service culturel de Vernier, «Une Ville pas commune», pour reprendre son slogan, et plus précisément concernant la Salle du Lignon?

Engagée à la Ville de Vernier, d’abord en tant que responsable de la communication il y a cinq ans, j’ai pris part à la réflexion ouverte par le conseil administratif, basée sur les synergies qu’il y avait notamment au niveau de l’événementiel entre le service de la communication et celui de la culture, lesquels sont à présent réunis dans le cahier des charges de mon poste depuis bientôt trois ans.

Pour la partie culturelle, ma mission première consiste à assurer une culture de proximité avec les habitants et les associations culturelles locales, mais aussi de composer un programme culturel diversifié et accessible tant en termes de propositions artistiques que d’offre tarifaire.

La plupart de nos événements ont lieux à la Salle du Lignon, une ancienne salle des fêtes qui au cours du temps a été transformée et aménagée pour accueillir aujourd’hui 200 à 300 spectateurs en configuration assise et près de 1'300 personnes en configuration concert.

La Ville de Vernier, partenaire du Passedanse s’est positionnée depuis un certain nombre d’années comme un acteur engagé et présentera cette saison encore la diversité de la danse actuelle au travers de propositions riches et variées.

Dans le cadre de la programmation, nous travaillons avec des partenaires comme la Bâtie, les Créatives et le Festival Antigel avec qui nous coproduirons Fúria (11-12 février) de Lia Rodrigues, ou encore le festival de danse Steps, qui a lieu tous les deux ans.

 

Nouveauté cette saison, vous proposerez une large offre au public dit «famille».

En discutant avec différents spectateurs, nous nous sommes aperçus que de nombreux spectacles estampillés «jeune public», auraient pu leur plaire également. Nous avons donc développé une offre «famille» à un tarif particulier, l’idée étant d’élargir le champ du «tout public», qui lui aussi peut venir voir ces spectacles et partager une belle émotion comme ce sera le cas lors des Rencontres classiques avec Yoyo Mania où l’Ensemble Paul Klee composera un conte musical en collaboration avec le champion du monde de yoyo, le Suisse Ivo Studer.

Nous ciblons un public hétéroclite de toute la région genevoise, romande et frontalière. Je suis ravie de dire que nous avons un public intergénérationnel car avec la programmation famille et la diversité des spectacles proposés, il y en a pour tous les goûts.

 

Concrètement, comment se construit votre programmation culturelle? Suivez-vous une ligne artistique spécifique?

Je me suis donné l’objectif de construire une vraie identité avec notre programmation, j’aime faire découvrir mes coups de cœur. Éclectique mais très exigeante, je recherche toujours des nouvelles formes d’expressions artistiques tout en gardant à l’esprit que le programme culturel s’adresse à un large public.

Les créations et les découvertes demeurent un des axes forts de la saison tant d’un point de vue régional qu’international.Le chanteur Gaëtan reviendra d’ailleurs en janvier 2019 avec un nouvel album intitulé Chope la banane qu’il aura finalisé lors d’une résidence à la Salle du Lignon, ce qui est plutôt exceptionnel puisqu’à la différence d’autres structures, notre salle est utilisée par les scolaires pendant l’année.

Côté danse, nous recevrons Faded (4-6 avril), la nouvelle création du Gréco-Suisse Ioannis Mandafounis, que nous coproduisons avec le Theater Freiburg et autour de laquelle nous avons prévu tout un travail de médiation auprès des écoles et de la population. Un moment qui s’annonce extrêmement fort puisque dans cette pièce, le chorégraphe dansera pour la dernière fois, jouant sur le cycle que connait un danseur, de ses premiers pas aux derniers. Un véritable marathon dansé verra l’artiste exécuter jusqu’à l’épuisement une série de variations en hommage au destin des danseurs en fin de parcours.

 

 

De cette saison se dégagent aussi des thématiques en particulier comme dans 85 B de Mélisse Magny, sur le cancer féminin.

C’est un spectacle que j’ai déniché à Avignon dans une toute petite salle de vingt personnes. J’y ai découvert une comédienne incroyable qui a choisi de s’appuyer sur le théâtre d’objet et de marionnettes pour traiter du thème difficile du cancer. On rit, on pleure, alors qu’elle donne vie à divers éléments de sa cuisine de manière plutôt loufoque. Cette maladie est un sujet de société qu’il nous est important de proposer dans le cadre de notre programmation.

85 B est une des pièces phares du programme, puisqu’en filigrane de cette saison dédiée à la diversité, nous avons souhaité mettre en lumière la femme. Trois femmes aux plumes acérées se produiront seules en scène: la pro du stand-up, la Suissesse Marina Rollman (21 septembre) avec son spectacle intitulé Un spectacle drôle!, Manon Lepomme (5 octobre), nommée meilleure humoriste belge en 2017 avec Non, je n’irai pas chez le psy! et, pour un moment fort de théâtre, Eva Rami (28 février) avec T’es toi!, où elle aborde ses choix de vie, dont celui d’être comédienne. Nous retrouverons également le chorégraphe Jean-Claude Gallotta, que nous avions reçu avec My Rock, un spectacle dédié aux grands hommes de l’histoire rock. Pour sa nouvelle création, My Ladies Rock (29 janvier), le chorégraphe s’est attaché à mettre en exergue les grands noms du rock féminin, de Janis Joplin à Nina Hagen.

Nous accueillerons également la grande comédienne suisse Marthe Keller en tant que récitante pour les quinze romances de Die schöne Magelone de Johannes Brahms aux côtés du baryton Roman Trekel et du pianiste Fabrizio Chiovetta lors des Rencontres classiques du 30 avril au 25 mai.

 

D’autres rendez-vous, chers à Vernier depuis des années, émailleront la saison, notamment avec le jazz et la musique baroque.

Nous retrouverons les Rendez-vous baroques du 14 au 25 novembre, dont les concerts sont choisis par le claveciniste Hadrien Jourdan depuis plusieurs années. Avec son ensemble (Ensemble Temenos), il rendra notamment hommage à la grande compositrice Élisabeth Jacquet de la Guerre dans Muse, je vous écris, des Isles fortunées…(21 novembre).

Avec Swing made in Geneva, le Vernier Jazz (15-16 mars), élaboré chaque année par le trompettiste Beat Clerc dans une configuration conviviale rappelant les soirées cabarets repas, fera la part belle aux artistes suisses avec trois ensembles: le Swiss Tribe de Thomas Winteler, le quartet manouche Les Manchots et le Big Up Band de Genève, comptant 18 jeunes musiciens de la région.

 

Propos recueillis par Alexandra Budde

 

Découvrez la saison culturelle 2018/19 de la Ville de Vernier en détail sur le site www.vernier.ch

Filtres