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Les Athénéennes 2018: un festival entre classique, jazz et électro

Publié le 12.04.2018

 

Musique classique, jazz, musique contemporaine, chanson et musique de danse seront au rendez-vous de la 8ème édition des Athénéennes, du 1er au 9 juin au cœur de Genève. Créé en 2010 à la salle de l’Athénée 4 qui lui donna son nom, le festival, victime de son succès, s’articule aujourd’hui entre les scènes de l’Alhambra, du Temple de la Madeleine et de l’Abri qui bordent la rue de la Rôtisserie. Car, la qualité en point de mire, la formule plaît: la promiscuité de différents styles de musique proposés chaque soir offre une mixité des publics inédite où la convivialité des lieux permet un échange intime entre les artistes et le public, mais aussi entre des auditeurs qui ont pris le risque de venir découvrir des musiques inattendues.

En invité d’honneur pour cette édition dédiée à l’hommage, Gérard Depardieu témoignera de toute l’affection qu’il portait à sa grande amie la chanteuse Barbara en reprenant son répertoire. Le pianiste de jazz Marc Perrenoud s’est fait le porte-parole d’une direction artistique tricéphale du festival, qu’il partage avec Audrey Vigoureux et Valentin Peiry.

 

Chaque soir deux à quatre événements, des afters les samedis à l’Abri, qui d’ailleurs accueillera aussi une exposition. Comment décrire le programme et l’ambiance des Athénéennes?

La particularité des Athénéennes, est non de mélanger les styles musicaux, mais de mélanger les publics, de brouiller les pistes des genres au profit de la découverte, dissimulée dans un billet d’entrée très abordable.

 

Un festival à l’image du trio Schnellertollermeier que vous avez invité, qui se produit tant dans les festivals de jazz ou de musique contemporaine que dans des clubs de metal avec leur rock expérimental-psych-minimal.

La plupart des projets que nous retenons correspondent au spectre musical très large que recherche le festival. Et les Schnellertollermeier explorent de nombreux styles sans se cantonner au jazz, leur formation de base. Il nous semble aussi important de faire découvrir chaque année des ensembles, comme ce trio suisse-allemand, qui n’ont pas souvent l’occasion de jouer à Genève ou en Suisse romande plus globalement.

Je dirais que c’est la soirée qui est à l’image du festival. En première partie du jeudi 7 juin, un concert réunira classique et jazz. Le Camerata du Léman débutera d’abord avec la Symphonie concertante de Mozart et une pièce de Witold Lutosławski, Musique funèbre pour orchestre à cordes, écrite à la mémoire de Béla Bartók. Puis je proposerai une création pour orchestre à cordes et piano jazz, conçue comme une sorte de concerto jazz mêlant parties écrites et improvisations, dans le même ordre d’idée des arrangements que Gil Evans avait fait pour Miles Davis. Après les Schnellertollermeier, la soirée se terminera avec un cabaret-concert de la mythique Madame Loulou et son impertinence légendaire.

 

D’autres créations jalonneront le programme.

Très attendue, Ex Machina, la création pour percussions, piano et électronique, de Valentin Peiry, qui s’est inspiré des sons du monde industriel. Elle sera jouée par l’Ensemble Batida qui, après avoir interprété Le Sacre du Printemps de Stravinsky dans une version pour deux pianos et percussions, donnera une création inspirée de ce même chef d’œuvre pour claviers, percussions et électronique.

Nous nous réjouissons également d’apprécier la carte blanche de l’AMR (Association pour l’encouragement de la Musique impRovisée) dont le choix a porté sur la création de la musique de quatre courts-métrages: Imit (1988) d’Olivier Zimmermann, Robert Creep (1994) de Claude Luyet, un extrait du film Le dernier des hommes (1924) de Friedrich Wilhelm Murnau et un autre tiré de la troisième saison de Twin Peaks de David Lynch.

 

 

Vos coups de cœur?

Il y a le pianiste arménien Sergei Babayan, que nous avions reçu l’an dernier et qui revient pour un concert avec l’Orchestre de Chambre de Genève, le Serbe Bojan Z qui rendra hommage aux beautés traditionnelles syriennes, l’Arménien Tigran Hamasyan, que je me réjouis d’entendre dans l’acoustique magnifique du Temple de la Madeleine, Myles Sanko, la nouvelle révélation de la soul britannique ou encore le groupe genevois jazz-funk Organic flower, mais je crois que je pourrais les citer tous (sourires).

 

 

Invité d’honneur, Gérard Depardieu chantera Barbara aux côtés du pianiste Gérard Daguerre, une facette inconnue de l’acteur?

C’est en effet pour beaucoup un spectacle inattendu de l’artiste car peu savent qu’il est un passionné de musique. Il se réjouit d’ailleurs d’entendre le concert qui le précédera, la soprano Shigeko Hata avec Emmanuel Christien au piano qui interpréteront de splendides Lieder tirés de Frauenliebe und Leben de Schumann. Depardieu était un grand ami de Barbara avec qui il avait créé en 1985 le conte musical Lily passion et lorsqu’il chante Barbara, sa manière de reprendre ce répertoire entre le parler et le chanter nous plonge au cœur de l’émotion.

 

Propos recueillis par Alexandra Budde

 

Le Festival Les Athénéennes 2018 se déroulera à Genève du 1er au 9 juin à l’Alhambra, au Temple de la Madeleine et à L'Abri.

Renseignements et réservations sur le site du festival www.lesatheneennes.ch

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