Social Tw. Fb.
Article

Mélanges de styles et de publics au Festival Les Athénéennes

Publié le 26.05.2018

 

Bousculer les étiquettes musicales, telle est la mission que s’est donnée le Festival Les Athénéennes, qui se tiendra pour la huitième fois entre les scènes de l’Alhambra, du Temple de la Madeleine et de l’Abri à la rue de la Rôtisserie à Genève du 1erau 9 juin 2018. Musique classique, jazz, musique contemporaine, chanson et musique de danse auront la part belle, entre rencontres inédites et découvertes, témoins de la vie musicale actuelle. Zoom sur la soirée du 7 juin à l’Alhambra de Genève où le jazzman Marc Perrenoud rencontrera dans une création inédite l’ensemble de cordes de la Camerata du Léman qui a la particularité de jouer sans chef, où le trio suisse-allemand Schnellertollermeier explorera de nombreux styles sans se cantonner au jazz, leur formation de base, et où la fameuse Loulou mènera un cabaret spécialement conçu pour la soirée.

En interview croisée, deux Genevoises aux univers très différents réunies lors de cette soirée, la violoncelliste et fondatrice de la Camerata du Léman, Carine Balit, et la comédienne et metteure en scène Loulou.

 

À vos yeux, quelle image reflète le festival les Athénéennes?

Carine Balit: C’est un festival éclectique à la programmation explosive puisqu’elle touche à des genres très différents, ce qui la rend extrêmement attractive tant aux mélomanes qu’aux néophytes en tous genres. Je crois d’ailleurs que c’est le seul festival à Genève à offrir une programmation aussi diversifiée dans plusieurs styles musicaux. Et pour nous interprètes, ce festival nous donne aussi la possibilité de côtoyer d’autres styles qu’à l’accoutumée. C’est une opportunité rare de voir et/ou de partager la scène avec des artistes d’univers très variés.

Loulou: Je n’y suis pas encore allée, mais l’image que m’en donne le programme témoigne d’une certaine ouverture d’esprit des organisateurs, et d’un monde artistique qui cherche toujours plus à réunir les publics, qui, ne l’oublions pas, peuvent aussi aimer plusieurs styles musicaux. La musique se partage avec le public, c’est quelque chose d’intime. Même si l’ambiance cabaret semble plus frivole, elle amène quelque chose de fort et d’intime avec le public, une douceur et une sensualité qui rejoint pour moi celle de la musique classique.

 

Lors de cette soirée à l’Alhambra, la Camerata du Léman rencontrera le compositeur et pianiste jazz virtuose genevois Marc Perrenoud sur une de ses créations, inédite et en partie improvisée. Une première pour l’ensemble?

Carine Balit: Une grande première, car nous n’avions jamais touché au répertoire jazz jusque-là et Marc n’a jamais joué avec un ensemble de cordes. C’est une opportunité pour nous de pouvoir approcher des rythmes différents, même si la partie improvisée est relativement condensée car nous sommes tout de même quinze musiciens sur scène.

Ce qui est aussi extrêmement galvanisant dans ce concert, c’est que nous jouerons avec le violoniste Sergey Ostrovsky et l’altiste Noémie Bialobroda dans la Symphonie concertante, une œuvre majeure de Mozart qui, comme le dit son nom, n’est pas seulement un concerto où la Camerata accompagne les solistes, mais déploie toute une recherche d’interprétation pointue à leurs côtés.

Pour l’occasion, nous nous sommes également emparés de la Musique funèbre pour orchestre à cordes de Witold Lutosławski composée en hommage à la mémoire de Béla Bartók, une œuvre passionnante qui dure un peu plus de dix minutes et dont les quatre mouvements qui la composent se déclinent en une seule grande phrase. Un vrai défi pour l’ensemble qui a la particularité de jouer sans chef.

 

De votre côté Loulou, les organisateurs vous ont donné carte blanche. Qu’avez-vous imaginé spécialement pour le festival?

Loulou: La soirée ne dérogera pas à l’ambiance cabaret pour laquelle on me connaît, mais elle sera vraiment orientée sur divers styles musicaux en clin d’œil au festival. J’ai choisi d’accueillir sur scène une quinzaine de chanteurs et musiciens genevois en compagnie de la grande Greta Gratos qui faisait partie du Cabaret d’Avant-Guerre que j’avais monté il y a plus de vingt ans. Parmi mes invités, le groupe genevois What’s wrong with us (Zoé Cappon, Jonathan Delachaux, Florian Tissot et Stéphane Augsburger), le pianiste Alain Porchet, la pianiste et chanteuse lyrique Agnès Martin-Sollien, la grande Sophie Solo, la pianiste et accordéoniste Géraldine Schenkel accompagnée au chant par Léa Babel qui présenteront du tango, la chanteuse Dorothée Lebrun ou encore le chanteur et comédien Julien Chaix.

 

Vous êtes-vous déjà rencontrées toutes les deux? Et pensez-vous qu’une collaboration serait possible entre vos univers lors d’un prochain festival des Athénéennes?

Carine Balit: Non pas encore, mais je suis très curieuse de la rencontrer et de découvrir son travail très bientôt. Ces rencontres passionnantes représentent un aspect du festival que j’apprécie tout particulièrement. Et pourquoi pas imaginer de nous retrouver un jour ensemble sur la scène des Athénéennes dans un crossover inédit.

Loulou: Non, mais il me tarde de faire sa connaissance prochainement. En invitant la pianiste et chanteuse d’opéra Agnès Martin-Sollien lors de cette soirée, j’effleure pour la première fois le monde de la musique classique, une expérience tout à fait susceptible de me donner des idées pour un spectacle ultérieur, comme c’est souvent le cas. J’ai toujours aimé mélanger les styles pour provoquer la surprise, mais aussi dans une constante envie d’apprendre. Je suis comédienne, mais aussi circassienne et musicienne et tous ces univers répondent en chœur à mes désirs créateurs et participent à la poésie qui est mon leitmotiv.

 

Propos recueillis par Alexandra Budde

 

Loulou et Carine Balit seront sur la scène de l’Alhambra à Genève le 7 juin 2018 dans le cadre du Festival Les Athénéennes (Genève du 1erau 09 juin).

Renseignements et réservations sur le site du festival www.lesatheneennes.ch

Filtres