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Noche Cubana, un concert pour réchauffer le Victoria Hall

Publié le 01.12.2018

 

Chaque année pour son Concert de Noël, L’Orchestre de Chambre de Genève (L'OCG) s’essaie à des formes musicales contemporaines, et parfois exotiques. Un changement de taille par rapport à la musique classique qui le caractérise tout le reste de l’année. Pour l’édition 2018, la formation genevoise propose le spectacle Noche Cubana, en collaboration avec le groupe de musique cubaine Siga Volando. Les deux ensembles mêleront leurs talents et leurs sensibilités respectives pour insuffler de la chaleur et faire danser le Victoria Hall le vendredi 7 décembre prochain.

Actif dans les deux formations, le violoniste Marc Liardon souligne le bonheur que peut apporter le fait de varier les projets musicaux. A l’origine de cette collaboration inédite, il revient sur la genèse de ce partenariat et nous donne quelques détails sur le programme de cette soirée, qui promet d’être endiablée.

 

Quel a été l’élément déclencheur qui a fait se rejoindre L’OCG et le groupe Siga Volando?

Le Concert de Noël de L’Orchestre de Chambre de Genève porte toujours un caractère exceptionnel. Nous essayons de sortir de la musique classique que nous jouons le reste de l’année et de nous confronter à des formes plus contemporaines. L’an dernier par exemple, le fil conducteur était la musique du groupe ABBA. L’année d’avant, la soirée était placée sous le signe du tango.

Parallèlement à mon travail à L’OCG comme violoniste depuis près de quinze ans, je fais partie depuis huit ans maintenant du groupe de musique cubaine Siga Volando. J’affectionne beaucoup ce groupe. Cela faisait depuis quelques temps déjà que j’avais l’idée de réunir ces deux univers. J’avais envie de faire goûter les saveurs cubaines aux autres membres de l’ensemble, ainsi qu’à notre public, qui n’est pas habitué à cela. La musique cubaine donne une énergie incroyable: quand les gens viennent nous voir en concert, ils en ressortent tous avec le sourire. En décembre, ce sera le bon moment, entre le froid qu’il fait dehors et ce qu’il se passe dans le monde. J’ai parlé de cette idée à Arie Van Beek – le directeur artistique de L’OCG – et après en avoir discuté, s’être rencontrés les uns avec les autres, nous avons eu l’envie d’aller de l’avant.

 

A-t-il été difficile de convaincre L'OCG? Comment s’est faite la préparation?

Arie Van Beek est toujours friand de découvrir de nouvelles choses. Un jour, nous nous sommes réunis avec lui et quelques membres de Siga Volando. Le groupe a commencé à jouer. Arie est percussionniste à l’origine. Quand il a entendu ces rythmes qu’il ne connaissait pas, il s’est tout de suite montré intéressé. Imaginer ce concert a demandé beaucoup de préparation en amont. Cependant, l’ensemble des musiciens ne se rencontrera que trois fois avant le concert du 7 décembre. Au-delà de ça, chacun apprend et répète ses partitions de son côté, comme cela se fait pour n’importe quel concert. Sur le moment, pour que le tout fonctionne, chacun devra faire un pas vers l’autre.

 

Mêler des musiciens classiques avec d’autres qui jouent de la musique cubaine, cela ne demande pas plus de préparation?

La subtilité, c’est que la musique cubaine de Siga Volando porte une grande part d’improvisation. Pour ce concert avec L’OCG, nous avons adopté un mode de jeu un peu plus dirigé. Et les musiciens de L’Orchestre de Chambre auront eux des partitions. Chaque morceau que nous jouerons a été arrangé de façon à ce que les deux formations jouent vraiment ensemble. Le but n’est pas que l’une se contente de jouer les accompagnements de l’autre. Mais il est clair que ces deux répertoires n’appellent pas à la même façon de jouer. La musique cubaine demande d’y mettre beaucoup d’intention et d’énergie. Mais en tant que telle, elle n’est pas difficile à apprendre.

 

 

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le groupe Siga Volando?

Le groupe a été créé il y a dix ans, sur l’impulsion de Claude Montandon (piano) et Chantal Ciaranfi (timbales). Ces deux-là connaissaient bien la musique cubaine, ils ont beaucoup voyagé à Cuba. Vouloir jouer ce type de musique ne s’invente pas, il faut d’abord s’en imprégner avant de pouvoir la reproduire soi-même. Nous sommes dix musiciens en tout, deux violons, un trombone, une flûte, une basse, des congas, des percussions, des timbales et un piano. Notre répertoire va de la musique cubaine du 19ème siècle à celle des années 1960-1970; en gros, tout ce qui a précédé la salsa. Et nous jouons ce qui s’appelle une charanga: une forme particulière de musique cubaine, comprenant deux violons et une flûte, à laquelle nous ajoutons une touche de jazz, d’où le trombone et les percussions. Au départ, le groupe était uniquement instrumental. Il y a cinq ans, notre chanteuse Susana Orta nous a rejoints. Elle-même cubaine, elle a participé à notre essor en ajoutant de la saveur cubaine à ce que nous faisions. Sur son impulsion, nous sommes d’ailleurs allés enregistrer un album à La Havane en 2015, dans les studios du légendaire Buena Vista Social Club. Nous avons aussi deux danseurs, Luidmila et Mijail, qui apportent du mouvement sur scène pendant nos spectacles.

 

Vous aimez ce mélange des genres, le fait de jouer dans plusieurs ensembles musicaux?

Oui, et la chance que nous avons, c’est que nous ne travaillons qu’à mi-temps à L’OCG. Cela nous laisse du temps à côté pour développer d’autres projets. C’est un plaisir pour moi de me confronter à différents styles musicaux. Et au sein même de Siga Volando, nous venons tous d’horizons divers. Nous avons un violoniste vénézuélien, une chanteuse cubaine, et quelques bons Suisses dont je fais partie. Le fait même de jouer ensemble constitue une vraie rencontre. C’est intéressant et cela permet d’apprendre énormément.

 

A quoi peut-on s’attendre pour la soirée du 7 décembre?

Nous jouerons quelques grands classiques de la musique cubaine, à l’image de Bella Cubana, un titre du 19ème siècle composé par Jose White, qui est un thème très connu. Mais il y aura aussi plusieurs des propres compositions de Siga Volando, arrangées par Claude Montandon et Alina Torres. En tous cas, nous espérons faire danser le Victoria Hall! Il faut secouer un peu ce lieu d’habitude si solennel.

 

Propos recueillis par Stéphanie de Roguin

 

Noche Cubana con Siga Volanda, Concert de Noël de L'Orchestre de Chambre de Genève, le vendredi 7 décembre 2018 au Victoria Hall à Genève.

Renseignements et réservations au +41.22.807.17.90 ou sur le site de l'orchestre www.locg.ch

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