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Musique

Mercredi

1 Décembre 2021
Hadrien Jourdan fait découvrir des extraits de l'Armonico Tributo de Georg Muffat, un concert à découvrir le 1er décembre à la Salle du Lignon, Vernier, dans le cadre des Rendez-vous Baroques.

Né à Megève en 1653, Georg Muffat est encore injustement peu connu du grand public. C’est pourtant un des plus grands compositeurs du XVII e aux côtés de Lully, Corelli et Biber qu’il a tous côtoyés, dont il a beaucoup appris et dont il est le premier à vouloir concilier les styles dans un vaste projet artistique.

Il part très jeune à Paris pour y étudier la musique puis déménage en Bavière puis voyage par la suite à Vienne et à Prague pour chercher du travail. C’est dans ces villes, au contact de Schmelzer et Kerll qu’il découvre le style austro-allemand fait d’éléments français, italiens et locaux et premier témoignage de ce «style mélangé». En 1678, il devient organiste et musicien au service de l’archevêque de Salzbourg, grand mélomane qui lui donnera l’autorisation d’aller à Rome en 1680 pour étudier avec Pasquini et Corelli.

Composé pendant son séjour romain, l’Armonico Tributo est légitimement considéré comme le témoignage musical de ce que Muffat a appris et entendu à Rome. Muffat écrit fièrement à propos de ces cinq sonates ou concertos: «J’avois êté le premier, qui apportay en Allemagne à mon retour d’Italie des essais de cette nouvelle harmonie». Il avait ingénieusement mêlé « la manière italienne» à «la vivacité & douceurdes airs de balets à l’imitation de feu Monsr. Baptiste de Lully» apprises à Paris quelques années auparavant.

Synthèse géniale, l’Armonico Tributo se veut un témoignage d’une concorde dépassant le cadre esthétique mais se concrétisant sur les plans culturels et politique: «Ma profession est bien éloignée du tumulte des armes, & des raisons d’Estat qui les font prendre. Je m’occupe aux notes, aux chordes, & aux sons. Je m’excerce a l’Etude d’une douce Symphonie: & lorsque je mêle des airs François, a ceux des Allemans & des Italiens, ce n’est pas emouvoir une Guerre ; mais plustot preluder peut-être a l’harmonie de tant de nations, a l’aymable Paix.»
Amandine Solano, Anne Millischer, 1ers violons - Vanessa Monteventi, Jeanne Matthieu, 2es violons - Mathurin Bouny, Bettina Ruchti, altos - Marc Alomar, Maria Ślipska, violoncelles - Elodie Peudepiece, contrebasse - Hadrien Jourdan, clavecin et direction

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