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Ciné-concert, un dimanche à Genève

Publié le 10.04.2015

 

Un concert au Victoria Hall qui s’annonce ludique et symphonique

 

Lors du ciné-concert du 19 avril, au Victoria Hall à Genève, le chef genevois Philippe Béran, qui dirige régulièrement les musiciens de l’Orchestre de la Suisse Romande (OSR) depuis vingt ans, participera pour la première fois aux Concerts du dimanche, organisés par la Ville de Genève. Il s’agira aussi du premier ciné-concert présenté lors des Concerts du dimanche. Pour cause, ce chef qui dirigera tour à tour les quelque 120 musiciens de l’OSR et de l’Orchestre du collège de Genève, est un fin connaisseur de cette forme, ayant notamment donné de nombreux ciné-concerts avec les films de Charlie Chaplin.

 

 

Cette fois, c’est un véritable florilège musico-cinématographique que Philippe Béran a mis en place avec un programme inédit. Cette prestation réunira des chefs d’œuvre de la musique classique et du cinéma. Ainsi se succèderont les musiques de Richard Strauss et Johann Strauss sur 2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick (1968), celle de Georg Friedrich Haendel sur Barry Lyndon de Stanley Kubrick également (1975), celle de Richard Wagner sur Les Rendez-vous du diable de Haroun Tazieff (1959), celle de Wolfgang Amadeus Mozart sur Out of Africa de Sydney Pollack (1985), celle de Piotr Ilitch Tchaïkovski sur Billy Elliot de Stephen Daldry (2000), ou encore la musique d’Hector Berlioz sur La Grande Vadrouille de Gérard Oury (1966). Autant dire que les films choisis emprunteront à tous les genres : la science fiction, les films de guerre, la comédie, les dessins animés,…

 

« J’ai sélectionné toute une série d’extraits pour illustrer que la musique classique est très souvent utilisée au cinéma. Les metteurs en scène adorent ça ! », explique Philippe Béran, par téléphone. « C’est un vieux rêve que j’avais de réunir tous ces univers. Le public découvrira les images en même temps que la musique. Chaque partie sera précédée d’une présentation pour expliquer ce que la musique apporte. » Au total : neuf pièces triées sur le volet et accessible à un public de moins de 16 ans. « Il y aura un côté très ludique… Nous passerons d’un extrait à l’autre avec des tempi très différents… »

 

Et le chef de préciser que des dizaines de milliers de films empruntent à la musique classique et que d’autres concerts du même type, avec un éventail de films, seraient imaginables. « C’est une idée inépuisable ! » Un coup de cœur du chef d’orchestre ? « Nous jouerons par exemple sur l’extrait de 2001, l’odyssée de l’espace. Il s’agit de la scène où le singe casse le squelette et découvre l’arme, puis on assiste à une sorte de ballet spatial avec Le Beau Danube bleu de Strauss. Très jeune, cette scène m’a marqué à vie ! Kubrick avait une manière très intelligente d’utiliser la musique… »

 

Ces mots du réalisateur lui-même à propos dudit film éclairent encore l’utilisation de la musique dans cette œuvre majeure dans l’histoire du cinéma : « J’ai essayé de créer une expérience visuelle qui contourne l’entendement et ses constructions verbales, pour pénétrer directement l’inconscient avec son contenu émotionnel et philosophique », explique Stanley Kubrick. « J’ai voulu que le film soit une expérience intensément subjective qui atteigne le spectateur à un niveau profond de conscience, juste comme la musique ; ‘expliquer’ une symphonie de Beethoven, ce serait l’émasculer en érigeant une barrière artificielle entre la conception et l’appréciation. »

 

 

 

Pour mettre en place ce programme exigeant, les répétitions avec l’Orchestre du Collège de Genève ont débuté au mois de janvier. Créé il y a cinquante ans, l’Orchestre du Collège de Genève est un orchestre symphonique composé d’élèves du secondaire II (collèges, écoles de commerce, écoles de culture générale, centres de formation professionnelle). Philippe Béran est arrivé à sa tête il y a vingt-deux ans. L’Orchestre du Collège de Genève collabore souvent avec l’OSR, et ce depuis 1996. L’OSR, composé de 112 musiciens permanents fut fondé en 1918 par Ernest Ansermet, a besoin de moins de répétitions. « Le travail le plus important est celui qui consiste à obtenir les droits d’auteur », rappelle Philippe Béran. Nous avons travaillé avec une maison de Berlin qui a fait un excellent travail… »

 

Cécile Gavlak

 

La musique classique au cinéma, dimanche 19 avril à 11h00 au Victoria Hall à Genève. Renseignements par téléphone depuis la Suisse au 0800.418.418 (gratuit), au +41.22.418.36.18 depuis l'étranger ou sur le site de la Ville de Genève.

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