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Musique

Dès le Jeudi

12 au 22 Décembre 2024
Fedora, d'Umberto Giordano, un opéra mis en scène par Arnaud Bernard à découvrir du 12 au 22 décembre 2024 au Grand Théâtre de Genève (GTG).

Fedora, sœur de Tosca? Comme Puccini, Umberto Giordano s’inspire d’une flamboyante héroïne de théâtre taillée sur mesure par Victorien Sardou pour la grande Sarah Bernhardt.

Ces deux œuvres jumelles partagent aussi le même mélange détonant d’amours tragiques sur fond de pouvoir totalitaire.

À Saint-Pétersbourg en 1881, Vladimir, fiancé de la princesse Fedora Romanova, est assassiné par Loris Ipanov, anarchiste présumé. Ivre de vengeance, Fedora poursuit le meurtrier à Paris et le dénonce à la police impériale.

Mais Loris lui révèle que sa femme était la maîtresse de Vladimir: victimes d’une commune trahison, voilà Fedora et lui amoureux. Réfugiés à Gstaad, le couple apprend que les proches d’Ipanov en Russie subissent des représailles suite à la dénonciation de Fedora.

Dans un ultime geste sacrificiel, celle-ci s’empoisonne et meurt dans les bras de son amant.

Suspense, passion, rebondissements... dès sa création à Milan en 1898, ce véritable thriller opératique est un triomphe. Umberto Giordano y réunit tout l’art italien du lyrisme le plus ardent, dont le vérisme se pare d’un orchestre opulent.

Avec le scénographe Johannes Leiacker, le metteur en scène Arnaud Bernard conserve à l’intrigue son décorum luxueux, du palais pétersbourgeois aux ors parisiens, jusqu’au chic rutilant d’un hall d’hôtel inspiré du célèbre Gstaad Palace Mais il en accuse également le faste abusif, y juxtaposant des perspectives d’ombre qui révèlent le drame sous-jacent.

Car la Russie de Fedora Romanova n’est plus ici celle des tsars, mais celle d’une ère post-glastnost, où les services secrets savent user du compromat pour ruiner la réputation de leurs victimes.

En 1881, année de l’assassinat d’Alexandre II, Loris Ipanov était vu comme un possible anarchiste. Un siècle plus tard, sous l’œil impitoyable des caméras espionnes, la surveillance s’est accentuée et la sanction du pouvoir prend un tour plus technologique et glaçant.

D’Enrico Caruso à José Carreras, en passant par Placido Domingo face à Mirella Freni, Fedora a souvent constitué un écrin d’exception pour les plus grands chanteurs lyriques. Cette production marquera les débuts de Roberto Alagna et de son épouse Aleksandra Kurzak dans une œuvre lyrique au Grand Théâtre.

En alternance, Fedora et Loris seront incarnés par un couple de grandes voix russes du moment, Elena Guseva et Najmiddin Mavlyanov.

De retour place de Neuve après Turandot (2022) et Nabucco (2023), Antonino Fogliani délivrera une nouvelle leçon d’italianità à la tête de l’Orchestre de la Suisse Romande.

Chanté en italien avec surtitres en français et en anglais


Création du GTG

Antonino Fogliani, direction musicale - Arnaud Bernard, mise en scène
Aleksandra Kurzak (12.12, 15.12, 17.12, 19.12, 22.12) / Elena Guseva (14.12, 21.12), Princesse Fedora Romazoff - Roberto Alagna (12.12, 15.12, 17.12, 19.12, 22.12) / Najmiddin Mavlyanov (14.12, 21.12), Comte Loris Ipanoff - Simone Del Savio, De Siriex, un diplomate - Mark Kurmanbayev, Grech, inspecteur de police - Yuliia Zasimova, Comtesse Olga Sukarev - Sebastiá Peris, Lorek, chirurgien - Vladimir Kazakov, Cirillo, cocher - David Greilsammer, Pianiste Lazinsky / Jean-Paul Pruna (22.12) ---- Chœur du Grand Théâtre de Genève, direction Mark Biggins - Orchestre de la Suisse Romande (OSR)

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