Social Tw. Fb.
Théâtre

Dès le Vendredi

1 au 17 Novembre 2019
Hercule à la plage, une création de Fabrice Melquiot à découvrir en famille du 1er au 17 novembre 2019 au Théâtre Am Stram Gram, Genève.

Mettons qu’on soit dans un labyrinthe. Mettons qu’au cœur de ce labyrinthe, il y ait trois garçons et une fille: Melvil, Angelo et Charles y cherchent India, de couloir en couloir, de souvenir en souvenir.

Mettons que ce labyrinthe, ce soit leur mémoire qu’on traverse, qu’on visite, qu’on explore. Enfants, ils ont joué ensemble sous les peupliers de l’école, puis ceux du collège. C’était trois garçons moyens qui aimaient la fille dont tout le monde rêve. C’était la fille idéale entourée de trois lourdauds. Entre eux, l’amitié était feu sacré et l’amour jeu dangereux. Un jour - ils n’étaient encore que des enfants - elle leur lança un défi: si vous voulez m’aimer, soyez Hercule sinon rien. Parce que sa mère à elle, le soir, lui racontait les douze travaux: comme si c’était un exemple à suivre, Hercule.

N’empêche, les garçons s’y collèrent et accomplirent des exploits d’enfant. Plus tard, le jour de leurs quinze ans, et après des années à se frotter les uns aux autres, il y eut soudain une plage. Ce fut la dernière plage et aussi la dernière image. India sur le sable, India sous le soleil. Avant qu’elle déménage. Le verbe le plus laid de la langue française: déménager. Adultes, que sont-ils devenus? Prisonniers de quelle mémoire? Amoureux de quelle vérité? Victimes de quel mensonge?

L’identité se construit-elle d’abord en empruntant celle des autres? Faut-il craindre de n’être pas normal, de n’être pas conforme? Epopée du souvenir, Hercule à la plage passe de la narration aux dialogues; on raconte, on (se) parle. Structure éclatée dans l’espace et le temps, les héros de la mythologie y apparaissent, réveillant les super-héros d’aujourd’hui. Qui prendra soin de nous? Qui nous dira comment faire? Qui nous tiendra debout? Et si j’étais seul.e dans le grand labyrinthe?

Si le théâtre célèbre toujours les singularités en confrontant les points de vue, s’il emmêle sans cesse le vrai et le faux, s’il vénère les contradictions, il est aussi espace de consolation et d’objection. Ici, une femme lève la voix en baissant les yeux, elle prêche le vrai pour dire le faux, elle s’acharne à entrer en elle pour écouter le monde l’envahir.

En relation avec le spectacle: Les repésentations du 15 et 17 novembre sont proposées en auto-description par l'association Dire pour voir (www.direpourvoir.ch)
Fabrice Melquiot, texte - Mariama Sylla, mise en scène

Pour s’y rendre

Cela pourrait aussi vous intéresser

Découvrez aussi...

leprogramme.ch vous propose une sélection d’événements à découvrir. Vous pouvez utiliser la recherche avancée pour visualiser plus d’événements.