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Concerts festifs et intimistes à l’Epicentre

Publié le 26.08.2015

 


Fort de ses concerts intimistes, L’Epicentre amorce un virage à 180 degrés. Ancienne ferme réaménagée, la salle de Collonge-Bellerive proposera trois concerts festifs, debout, sur les sept dates programmées jusqu’en décembre. A commencer par le premier concert de la saison, le 9 septembre prochain. L’ambiance sera définitivement afro-funk et groovy avec Vaudou Game et l’univers propre à Peter Solo. Place ensuite à Jehro, Igit et aux Genevois d’Orioxy pour une rencontre unique avec le oudiste Khaled AlJaramani. Le folk épuré des Lausannois Elynn The Green contrastera aussi avec la voix suave de Malia ou d’Alejandra Ribera. Interview de son programmateur Stéphane Radice.

 

 

En pleine campagne, au milieu des champs, L’Epicentre s’apprête à rouvrir ses portes très bientôt. A Collonge-Bellerive, on ne lésine pas sur l’ambiance festive. Un peu comme si la saison des festivals n’était pas tout à fait finie. La salle de concerts installée dans une ancienne ferme réaménagée propose un début de saison musical sur l’afro-beat funk de Vaudou Game, formation très prisée emmenée par le Togolais Peter Solo. Un premier "concert debout" le 9 septembre, qui amorce le virage à 180 degrés pris par son programmateur Stéphane Radice et son équipe. Deux autres dates suivront sous cette forme, avec Jehro et Igit, sur les sept rendez-vous programmés jusqu’en décembre. Mais L’Epicentre est aussi un écrin intimiste dans lequel on découvrira les artistes d’ici comme Orioxy ou les Lausannois Elynn The Green, tout autant que les chanteuses d’ailleurs Malia ou Alejandra Ribera. Le point avec son programmateur.

 

Le début de saison est pour bientôt. Dès le 9 septembre, L’Epicentre démarre sa programmation avec un premier concert debout, qui marque une nouvelle orientation pour votre salle.

On profite de la fin des festivals en restant autour d’une date encore très festive, sachant que L’Epicentre possède un joli cadre en extérieur. La formation Vaudou Game est l’un des groupes qui a le plus tourné dans les festivals cet été. Leur musique, teintée de l’afro-funk des années septante, est très groovy. Peter Solo réutilise des gammes qu’on retrouve dans des rituels vaudous du Togo ou du Bénin, sans avoir peur du terme, car on se situe vraiment dans une ambiance très festive. Ce style est propre à sa culture, à son univers à lui. Il l’a enseigné à ses musiciens, lyonnais pour la plupart. C’est comme ça que Vaudou Game est né. Le mélange a très bien fonctionné. On les a encore peu entendus en Suisse.

 

Vous enchaînez sur un autre concert debout le 3 octobre. Une volonté de concrétiser votre nouvelle orientation en ce début de saison ?

Très vite dans la saison, on aura la chance de recevoir Jehro, puis Igit en octobre, sous cette forme. Mais c’est vraiment le hasard du calendrier. Ces deux autres concerts auraient pu avoir lieu un peu plus tard ou un peu plus tôt dans l’année. Ce n’était pas pour marquer le coup. Mais c’est vrai qu’on s’oriente sur une programmation d’un tiers de concerts debout, et deux tiers de concerts assis.

 

 

En même temps, les concerts debout ne sont pas tout à fait une nouveauté pour vous ?

On a commencé il y a quelques années, avec Flavia Coelho, qui est venue en 2013. Ça lui a porté chance, elle était au Paléo cet été (rires). Ça a aussi été le cas avec Imany la saison dernière. Pourtant, il n’y avait qu’une guitare et une voix sur scène. Mais le concert a très bien fonctionné. La salle se prête aussi à ces formats, qui sont très festifs. Le public y trouve son compte. Il faut juste faire venir un peu plus de monde pour passer de 120 places à 250-300 personnes debout ! C’est un challenge. Pour nous, il s’agit d’un tournant dans l’histoire de l’Epicentre.

 

Ce qui n’implique pas pour autant des changements au sein de votre équipe ?

Non, l’équipe ne s’agrandit pas (rires). Par contre, là où on privilégie les repas avant les concerts assis, on prévoira de la petite restauration avant les concerts debout. Ça reste très sympathique. L’ambiance y est familiale.

 

Un mot sur Jehro et Igit ?

Jehro a reçu une Victoire de la Musique en France en 2012. Il vient de sortir son troisième album, Bohemian Soul Songs, qu’on entend déjà beaucoup sur les radios. On aime bien son côté festif, ensoleillé, et cosy. Sa musique fait voyager ; elle est vraiment dans la couleur de l’Epicentre. Igit, on a notamment pu le voir dans l’une des dernières saisons de l’émission The Voice. Il possède une voix très rocailleuse et très forte. Son interprétation est incroyable. C’est un mélange entre la chanson et le blues.

 

 

Vous démarrez ensuite les concerts assis avec Orioxy ?

Il est intéressant de travailler avec un festival transfrontalier comme JazzContreBand, avec qui on collabore depuis quelques années. Ça permet de faire bouger les publics dans la région. A cette occasion, on a choisi une formation franco-suisse qui invite d’autres artistes. Ils seront en résidence à L’Epicentre pendant trois jours. C’était une volonté de la chanteuse Yael Miller et des musiciens du groupe. Ils travailleront avec le grand oudiste Khaled AlJaramani et le multi-instrumentiste Baptiste Germser. De cette rencontre va naître un concert unique. C’est notre manière à nous de travailler avec des artistes de la région, d’amener une valeur ajoutée en leur proposant un espace pendant quelques jours, ce qui est rare à l’heure actuelle.

 

Une formule déjà mise à l’épreuve ?

On avait invité Pierre Omer l’année dernière sur le même principe. Dans quelques jours, à la Bâtie, il reprendra ce spectacle initié chez nous. Au même titre qu’Aloan avait travaillé à l’Epicentre sur un projet unplugged, avec lequel elle a fait ensuite une belle tournée. On va dire qu’on met le pied à l’étrier de certains artistes. En général, ça donne un résultat très créatif, et récréatif.

 

Vous accueillerez ensuite la chanteuse Alejandra Ribera…

Elle est moitié écossaise, moitié argentine et a vécu au Canada. C’est un mélange à elle toute seule, un vrai coup de cœur. Elle a une voix somptueuse. On ne se pose pas la question de savoir si un album est sorti, s’il y a une tournée. On se dit « On aime, on a envie de la faire venir. Est-ce qu’on peut ? » Ce sera son premier concert en Suisse. Elle a travaillé avec des collaborateurs de Lhasa, dont on retrouve quelques influences très proches : la chanson en espagnol, en anglais, les arrangements musicaux et une présence sur scène incroyable. On tient là notre petite pépite.

 

 

La semaine d’après, dans le cadre des Créatives, on changera d’ambiance avec le folk des Romands Elynn The Green ?

Les deux chanteuses Stéphanie et Irina se sont rencontrées sur les bancs de l’école. Elles ont fait des gospels ensemble. Entourées d’excellents musiciens, elles viennent de sortir deux EP avec un univers très folk, un peu blues, très épuré. Un travail magnifique qui correspond particulièrement bien à la salle. L’idée des concerts assis, c’est aussi de présenter des artistes peut-être moins présents sur les festivals, mais qui proposent un univers plus soft et plus intimiste. C’est une des grandes forces de l’Epicentre.

 

Enfin, Malia, artiste originaire du Malawi, dernière date de votre première partie de saison, viendra clore l’année 2015 en douceur.

André Manoukian a produit les trois premiers albums de Malia. On les a rarement vus tous les deux sur scène. La vie a fait qu’ils ont décidé de retravailler ensemble et de monter un projet en duo. Malia est "la" chanteuse jazz de l’année 2014 en Allemagne. André Manoukian est connu pour ses participations à des émissions sur les chaînes françaises ; il possède une immense connaissance musicale. Il accompagnera au piano cette chanteuse qui a une voix particulièrement suave. On ne connaît pas encore la teneur de ce spectacle, c’est tout nouveau. Dans le même registre, on avait reçu l’an passé Eric Legnini avec Kellylee Evans sur un projet piano-voix.

 

En marge de la programmation musicale, L’Epicentre propose aussi un cycle de films sur toute l’année ?

Des séances de cinéma ont lieu tous les lundis, à 14h00 et à 20h00. L’Association Cinémargand en assure la programmation. Une programmation grand public de qualité. Nous proposerons d’ailleurs un événement concert avec projection, mais ce sera pour 2016.

 

Propos recueillis par Cécile Dalla Torre

 

Découvrez toute la saison de L’Epicentre sur leprogramme.ch ou sur le site de la salle www.epicentre.ch

L'Epicentre
Route de Mancy 61 - 1245 Collonge-Bellerive
+41 22 855 09 05

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