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La pause déjeuner se prend au Grütli

Publié le 17.11.2014

 

Midi, théâtre ! entame sa deuxième saison

 

Gwénaëlle Lelièvre est enchantée. Prendre le repas de midi au théâtre tout en profitant d’un spectacle : voici le concept de Midi, théâtre !, dont elle est l’initiatrice. L’association vient d’entamer sa deuxième saison, dans sept lieux romands, avec Les Dentellières de Cambrai, de la Compagnie Gaspard. A voir au Théâtre du Grütli ce mercredi 19 novembre, cette pièce est portée par Fred Mudry et Pierre Mifsud. « Nos deux personnages réalisent un ouvrage de précision », raconte ce dernier. « Elles tirent des fils qu’elles nouent, en même temps qu’elles parlent d’un sujet complexe de manière simple et drôle. Pour le repas, nous tenons à accueillir et à servir les spectateurs nous-mêmes. C’est un moment de partage très touchant… » Durant trente minutes, le duo disserte à partir de textes de l’anthropologue belge Henri Van Lier. Après eux, au Grütli également, la compagnie de L’Hydre Folle, présentera Inventaires, de Philippe Minyana, mise en scène par Martine Corbat.

 

Tout comme les cinq autres créations de Midi, théâtre !, ces deux pièces sont les fruits de cartes blanches. « Ce sont les théâtres qui choisissent des compagnies locales », explique Gwénaëlle Lelièvre. Ces dernières doivent ensuite créer une forme de trente à quarante minutes qui tournera dans les sept théâtres partenaires (dont l’un est seulement lieu d’accueil). Les artistes sont invités à imaginer un menu spécial et à respecter plusieurs critères. « Toutes les pièces sont spécialement mises en scène pour Midi, théâtre !, continue la fondatrice. Et comme les textes dramatiques si courts sont rares, les artistes écrivent la plupart du temps eux-mêmes. Cette année, par exemple, seule Inventaires fait exception. »

 

Le début de l’aventure

 

L’idée ingénieuse de déjeuner au théâtre, Gwénaëlle Lelièvre l’a eue en 2008, durant ses études de gestion culturelle. « J’ai constaté qu’aujourd’hui, les gens sont très actifs pendant leur pause de midi. Ils assistent à des concerts, des cultes, font du sport… Les frontières entre loisir et travail sont devenues floues, poreuses. » S’inspirant de la vision de Jean Vilar du théâtre populaire, la jeune femme, originaire de Bretagne et installée depuis dix ans en Valais, s’est donc lancée, avec le soutien des acteurs culturels. Objectif : démocratiser l’art dramatique.

 

A l’aube de cette deuxième édition, le bilan dépasse les espérances. « Nous ne nous attendions pas à un tel succès », s’exclame Gwénaëlle Lelièvre. « Lors de la première édition, le taux de fréquentation, pour les six créations, était de 87% ! » Ce chiffre représente un total de 2500 spectateurs. Autre constat, 30% de ce public était non initié. Mission réussie, donc. Gwenaëlle Lelièvre explique ce succès par le prix attractif des places – de 20 à 30 fr. selon les lieux, repas compris. « Et les comédiens jouent à chaque fois dans le foyer, hors de la boîte noire habituelle du théâtre, ce qui semble sans doute plus accessible », conclut-elle.

 

 

Les Dentellières de Cambrai, mercredi 19 novembre à 12h00
Inventaires, du 1er au 3 décembre à 12h00 au Théâtre du Grütli à Genève. Informations et réservations au +41 22 888 44 88 - www.grutli.ch. Toutes les infos sur les autres dates en Suisse romande www.miditheatre.ch

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