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Saison 2014/2015 de l'ADC : Adelante !

Publié le 14.10.2014

 

Saison 2014/2015 de l'ADC : Adelante !

 

Créée en 1986 sous l’impulsion de la chorégraphe, danseuse et pédagogue Noemi Lapzeson, l’ADC (Association de Danse Contemporaine) trouve espace de travail et de représentations au sein de l’école primaire des Eaux-Vives. Là, en plein cœur d’un établissement scolaire, 340 jours par an, des artistes investissent les lieux le temps d’un spectacle, d’un atelier, d’une rencontre ou d’une recherche menée au centre de documentation. Quelle meilleure place que celle-là pour « promouvoir la danse contemporaine » et « lui donner une place conséquente dans le paysage culturel genevois » ? Alors bien sûr à l’ADC, on rêve d’un « vrai lieu » pour la danse, et d’un outil plus adapté aux besoins et aux réalités de la pratique chorégraphique. D’une « Maison de la danse » avortée à Lancy en 2006, au « Pavillon de la danse » qui devrait enfin voir le jour en 2018 place Sturm, il semblerait que la danse à Genève puisse bientôt trouver chausson à son pied, après plus de 20 ans d’attente. Quant à l’abri temporaire qu’est la Salle communale des Eaux-Vives, propriété de la Ville de Genève (la GIM), gageons qu’en lui redonnant sa fonction première de maison de quartier, les habitants aient quand même l’impression, sinon de « retrouver l’usage de ce lieu, qu’ils ont perdu », de perdre quelque chose de précieux, qui aura fortement participé à la vie et à l’identité de leur quartier. Pour l’heure, la saison 14-15 de l’ADC est encore à découvrir rue des Eaux-Vives, et contient la promesse de très belles rencontres et expériences chorégraphiques.

 

Au programme, 17 spectacles dont 9 propositions portées par des artistes et/ou compagnies implantés en Suisse romande. Citons-les d’emblée, quand ils et elles sont sans aucun doute « les » chorégraphes et/ou performers – c’est selon – les plus représentatifs de la scène chorégraphique genevoise, et plus largement, romande : József Trefeli & Mike Winter, Cindy Van Acker, Noemi Lapzeson, Ioannis Mandafounis & Elena Gianotti, Yann Marrusich, Anne Delahaye et Nicolas Leresche, Perrine Valli, Thomas Hauert. Côté international, les choix sont plus orientés forcément, avec la garantie d’incontournables représentants patrimoniaux de la danse contemporaine tels Sankai Juku ou Wim Vandekeybus ; la promesse de vivifiantes têtes chercheuses, comme Olga Mesa & Francisco Ruiz de Infante ou Kubilai Khan Investigations ; et David Zambrano, Aurélien Bory ou Nacera Belaza, dont on laissera ici soin au spectateur-trice de les définir comme il-elle lui plaira.

 

Parmi les parcours possibles que l’on empruntera volontiers pour apprécier la qualité du programme concocté par l’équipe de l’ADC,  il y aurait à l’évidence cette ouverture de saison confiée à József Trefeli & Mike Winter. Up, à voir jusqu'au 12 octobre, c’est l’invitation passée à 6 danseurs prêts à défier les lois de la pesanteur par la mise en commun de leurs énergies respectives. Exercices et tours de force pour suspensions et équilibres vertigineux, de quoi se recharger en sensations fortes pour quelques jours. Et c’est tant mieux, l’hiver arrive !

 

 

Pour suite, la reprise de Diffraction que re-signe aujourd’hui Cindy Van Acker, et qui a notamment reçu le prix de l’Office fédéral de la culture en 2013, s’annonce comme une expérience esthétique des plus troublantes, où là encore 6 danseurs se partagent la scène mais cette fois, avec une création lumière pour partenaire – dont on ne sait plus qui finit par régir la conduite. Côté surprise bienvenue, Ioannis Mandafounis y présentera ApersonA, un recitativo – dit ici ancêtre de la comédie musicale. Après avoir floué les plus grands plateaux d’Europe tels ceux du Théâtre de la Ville (Paris), DE Singel (Anvers), Kunstlerhaus Mousonturm, Kunstenfestivaldesarts, Centre National de la Danse (Paris)… et tant d’autres encore, réjouissons-nous enfin de pouvoir découvrir son travail à l’ADC cette saison.

 

 

Sachons enfin nous précipiter à la rencontre d’Olga Mesa et de Francesco Ruiz de Infante, quand cette chorégraphe mène depuis de nombreuses années maintenant un travail de recherche-création très singulier, à la croisée de la performance et de l’installation, qui emprunte tant aux arts visuels qu’aux arts de la scène. L’expérience y est toujours unique, en marge de toute attente, et sans filet. Et s’il est à regretter que le terme de performance soit sinon très tendanc(ieux)e, souvent galvaudé par un usage disons-le quelque peu abusif, Yann Marussich est en tous cas et certainement de ces figures genevoises marquantes dans le domaine, qu’il conviendra de ne pas manquer. D’aucuns se souviendront des expériences limites auxquelles celui-ci n’hésita pas à soumettre son corps telles Bleu provisoire (2001), Autoportrait dans une fourmilière (2003) ou encore Morsures (2004). Cette fois-ci, c’est en curieux observateur de la patrouille de France que cet artiste atypique nous embarque dans une chorégraphie pour danseurs et aviateurs avec, Les Aviateurs.

 

Anne Delahaye et Nicolas Leresche, en joyeux chorégraphes-chercheurs, seront également de ces rendez-vous incontournables. Artistes associés au far° festival des arts vivants de Nyon pour les années 2013 et 2014, ils semblent avoir fait la promesse de ne jamais s’ennuyer et si possible, de s’amuser. Distribués chez Furlan, Gomez Mata ou Duyvendack, l’occasion est ici donnée de rencontrer leur propre langage.

 

Pour fin de parcours, Wim Vandekeybus , évidemment. Noemi Lapzeson, parce que la question ne se pose pas. Et enfin Thomas Hauert, dont on se réjouit de pouvoir découvrir Mono, pièce chorégraphique pour pièce radiophonique. Adelante ! Abonnement Titane, Tandem ou Rustine, toute formule ad hoc pour une saison chorégraphique 14-15 qui vient tout juste de commencer.

 

Sèverine Garat

 

Découvrez toute la saison 2014/2015 de l'ADC sur leprgramme.ch ou sur www.adc-geneve.ch

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