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Am Stram Gram: plaisirs partagés

Publié le 02.09.2019

 

L’annonce de la saison 2019/2020 d’Am Stram Gram était très attendue, pour plusieurs raisons. L’une, inédite, étant que le comité de programmation de dix personnes était composé d’une moitié de collaborateurs du théâtre, et pour moitié d’enfants et d’adolescents – les compagnons.

Le directeur Fabrice Melquiot a évoqué cette expérience en ouverture de la présentation: «Au fil des saisons, il m’a semblé de plus en plus incongru que la responsabilité exclusive de la programmation n’incombe qu’à des adultes. Nous sommes un lieu intergénérationnel. Nous sommes un lieu qui travaille pour les enfants, les ados, et les adultes. En tant que lieu de transmission, de partage, il m’a semblé possible de partager l’écriture d’une saison. Je pense que ce type de démarche n’est possible qu’avec des jeunes gens qui connaissent très bien la maison. Certains d’entre eux connaissent Am Stram Gram depuis plus longtemps que moi!»

 

 

Lors de l’évocation de ce comité de programmation mixte par le directeur d’Am Stram Gram, le mot joyeux revient à plusieurs reprises: «Il est arrivé au moins une fois qu’il y ait opposition entre les compagnons et les membres de l’équipe au sujet d’un spectacle. Nous étions à 5-5 au vote. Nous, les adultes, nous nous sommes très joyeusement fait bouger par les arguments apportés par les enfants et les ados. Ce spectacle a été défendu avec beaucoup d’enthousiasme, de conviction et d’intelligence. Il est au programme.»

 

22 spectacles à l’affiche

Ce dispositif a été éprouvé au cours de la conférence de presse. Les 10 membres ont présenté tour à tour les vingt-deux spectacles à l’affiche - cinq pour les 2-4 ans, huit pour les 6-7 ans, cinq pour les 8-9 ans et quatre pour les 10-15 ans.

 

Isaline, 12 ans, a proposé A(e)ntre (du 25 au 28 septembre): «C’est un spectacle qu mélange le théâtre, l’architecture et la musique. Au début ils expliquent l’histoire de l’architecture du théâtre, Puis on va comprendre que le coeur du théâtre s’est arrêté. Et on va être emmené dans un jeu de piste pour refaire battre le coeur du théâtre.»

 

Vertiges virtuels

Laurent, 15 ans, s’est chargé de Aqua Alta (du 11 au 13 octobre). Extraits: «Cela ma rappelé Cinématique, programmé ici en 2013 – je n’avais que 10 ans. C’est un spectacle qui m’a beaucoup marqué avec son esthétique très particulière. J’avais été fasciné par le dialogue entre le monde virtuel et les danseurs qui sont bien réels. J’ai le plaisir d’annoncer que cette Cie revient avec Aqua Alta. C’est un parcours en trois expériences, qui sont basées chacune sur une vraie histoire, sur un mode de narration un peu différent, qui propose à chaque fois un point de vue différent, et qui permet une résonance entre les trois.».

 

 

Monstres et super héros

Mariama, 47 ans, a présenté l’une des créations maison de la saison, Hercule à la plage (du 1er au 17 novembre). «C’est un texte de Fabrice Melquiot, que je met en sècne. Quatre amis, une fille et trois garçons se retrouvent dans un espace de la mémoire, du souvenir. Ils ont la possibilité de revivre certains moments clés de leur enfance et de leur adolescence. Il y a désir de parler de l’importance et de la non-importance des super-héros. Comme toujours dans l’écriture de Fabrice, nous avons une multitude de couleurs et de thématiques. En filigrane, il y a Hercule, et quelques super-héros marvéliens qui apparaissent. Et les 12 travaux que la fille impose à ses camarades. Ce spectacle sera présenté à Avignon. Et si je vous laisse avant la fin de la conférence, c’est parce que nous sommes en répétition!»

 

Zoé, 13 ans, a parlé de L’enfant et le monstre (du 13 au 15 décembre): «C’est l’histoire d’un enfant qui dans ses rêves peut rencontrer le monstre - et donc toutes ses peurs. C’est très intéressant parce que ça met l’enfant devant ses phobies. Il y a un dialogue très intéressant entre l’enfant qui lui dit de partir. Et le monstre qui négocie. Quand on est petit, on se dit: avoir peur, ça revient. Et quand on a grandi, mine de rien, on se dit qu’avoir peur ça sert quand même: ça sert à évoluer, à grandir. C’est très intéressant. Sur scène il y aura des monstres et des machines. Et voilà.»

 

 

Deux créations «maison»

Nos excuses à Amélie, Ariane, Aurélie, Emilie et Lorène, dont les présentations ne sont pas ici relayées – tout s’est fait par tirage au sort! Et mentionnons qu’une moitié des propositions de la saison seront des créations, dont deux d’Am Stram Gram. L’une est Hercule à la plage, l’autre est Normalito (du 21 février au 1er mars 2020), de Pauline Sales, mis en scène par la Cie à l’Envi. Fabrice Melquiot: «Luca est un jeune homme qui veut à tout prix être normal. Il se demande si c’est encore possible. Il a une grande volonté de résister au super-héroïsme, dont il a l’impression de subir les valeurs. Il rencontre Iris, une enfant-zèbre, pas du tout comme les autres, qui est un peu son négatif...».

 

Un opéra collectif

La saison, extraordinaire, sera également marquée par un événement franchement inhabituel: un opéra, Electric Dreams (du 22 au 26 avril 2020), de Matthew Shlomowitz. Fabrice Melquiot: «Il met en scène une figure adolescente égarée dans un monde virtuel et des flots d’information en continu. Cela traite de la frontière de plus en plus poreuse entre réalité et fiction(s). C’est aussi l’occasion de découvrir l’opéra dans un grand rapport de proximité. Et grâce à au Grand Théâtre et à l’Ensemble Contrechamps, de nous rappeler que les théâtres et les arts sont des lieux collectifs.»

 

Vincent Borcard

 

http://www.amstramgram.ch/

Premier spectacle:
A(E)NTRE, de Yann Verburgh.
Mise en scène et jeu: Alexandra Bellon, Emilie Blaser, Yann Verburgh de La Distillerie cie
Création sonore Alexandra Bellon
du 25 au 28 septembre 2019
Dès 7 ans.

 

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