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Instant d'éternité au Grand Théâtre

Publié le 11.05.2017

 

Sur l'affiche de sa prochaine saison récemment dévoilée au public, le Grand Théâtre de Genève semble nous faire un clin d'œil. Et dans un battement de cil, emprisonne le fugace et l'immortel au fond de son iris. Construction éphémère, l'Opéra des Nations abritera dès septembre la dernière saison du Grand Théâtre dont la fin des rénovations est prévue pour 2018. 2017-2018 clôt ainsi une parenthèse originale pendant laquelle la programmation a dû s'adapter aux spécificités du lieu et sortir des sentiers battus. Dans le même temps, la nouvelle saison se façonne de la matière la plus intemporelle. "L'amour sous toutes ses formes", selon la formule de Lorella Bertani, présidente de la fondation du Grand Théâtre, sert ainsi de fil rouge. Opéras, récitals et ballets se déploient en cercles concentriques autour de l'amour, comme autant de variations subtiles de ce thème universel.

 

 

LES AMOURS DE FIGARO

La saison commence avec ambition: une Trilogie de Figaro née de la collaboration entre Tobias Richter et David Pountney. Les directeurs du Grand Théâtre et du Welsh National Opera de Cardiff ont voulu raconter l'histoire de Figaro à travers trois opéras confiés à des metteurs en scène différents mais partageant le même espace scénique. Sam Brown a hérité du Barbier de Séville, Tobias Richter des Noces de Figaro – pour une première et unique mise en scène dans son propre établissement – et David Pountney de Figaro Gets A Divorce (Figaro divorce), un opéra d’Elena Langer créé en 2016. Les trois pièces seront jouées en alternance du 12 au 26 septembre afin que le public puisse profiter d'une plongée unique dans l'univers de Figaro. La figure continuera de hanter les murs de l'Opéra des Nations en novembre avec Figaro-ci, Figaro-là, un spectacle jeune public mené par Joan Mompart et dirigé par Philippe Béran.

Malgré un équilibre financier de plus en plus menacé par les coupes budgétaires, le Grand Théâtre maintient son soutien à la création artistique en présentant quatre nouvelles productions. Le Baron Tzigane de Johann Strauss, donnée dans sa version française sous la conduite de Stefan Blunier, illuminera les fêtes de fin d’années. 2018 s’ouvrira dans une atmosphère plus sombre, avec Faust de Charles Gounod dans une mise en scène de Georges Lavaudant. En avril, Leonardo Garcia Alarcón, dont le Il Giasone a marqué la saison 16/17, dirigera le Cappella Mediterranea dans King Arthur, un opéra baroque d’Henry Purcell mis en scène par Alain Maratrat. Deux habitués du Grand Théâtre clôtureront la saison des opéras avec le célèbre Don Giovanni de Mozart. Le directeur musical Stefan Soltesz dirigera une belle distribution menée par Simon Keenlyside et Patrizia Ciofi tandis que David Bösch s'attellera à la partition théâtrale.

 

AMOURS LYRIQUES

Le mythe de Faust, au grès des formes qu'il a prises en littérature, en musique ou au cinéma, confère à ce personnage une aura des plus terrifiante, mystérieuse et séduisante. En contrepoint de l’œuvre de Gounod, le Victoria Hall accueillera une version concert des Scènes du Faust de Goethe mis en musique par Schumann, sous la direction de Peter Schneider.

En mars, l'Opéra des Nations basculera de l'Allemagne vers l'Italie. En coproduction avec le Teatro communale de Bologne, le Grand Théâtre présente un diptyque autour de deux œuvres majeures du vérisme, Cavalleria Rusticana et Pagliacci dirigé par Alexander Joel. La mise en scène sera partagée par deux valeurs sûres du théâtre italien, Emma Dante et Serena Sinigaglia.

Le volet de récitals sera aussi particulièrement riche, avec notamment la venue de la grande soprano Nina Stemme qui se présentera sur la scène de l’Opéra des Nations dans un programme de mélodies de Gershwin, Wager et Weill ou encore avec la soprano bulgare Sonya Yoncheda qui revient dans la ville où elle fit ses débuts, dans le Chœur du Grand Théâtre. Notons également la venue de Marie-Nicole Lemieux, Willard White, Dorothea Röschmann et Mikhail Petrenko.

 

AMOURS PASSIONNÉES

Quand la danse sert d'interprète à la voix de l'amour, le murmure devient souvent cri. La série de ballets imaginée par Philippe Cohen convoque l'amour dans sa forme déchaînée, la passion. Dans une chorégraphie de Reinhild Hoffmann, la première pièce programmée cette saison rendra hommage aux grands rôles de la Callas, à ces femmes tourmentées et amoureuses au travers desquelles Maria Callas a mené sa propre quête du bonheur. Coquetterie privilégiée: les danseuses auront le bonheur de revêtir les robes portées par la grande soprano. Suivra Voces de Sara Baras, un ballet porté par six danseurs de flamenco. Finalement, le dernier spectacle à l’Opéra des Nations nous promet un Vertige romantique. Andrew Skeels et Natalia Boregna montent respectivement Fallen sur les Mélodies de Tchaïkovski et Return To Nothingness inspiré par le Trio en mi bémol majeur de Schubert.

Avec onze opéras, quatre récitals, trois ballets et huit concerts, le Grand Théâtre offre une saison audacieuse aux thématiques fortes et cèle ainsi une dernière belle boucle à l'Opéra des Nations.

 

Marie-Sophie Péclard

 

Découvrez en détail la saison 2017/2018 du Grand Théâtre de Genève sur leprogramme.ch ou sur le site du théâtre www.geneveopera.ch

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