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Musiques En Eté au-delà des genres

Publié le 08.07.2021

Musiques en Eté a déjà commencé à dévoiler ses fastes, les mardis et mercredis à 21h aux Conservatoires et Jardin botaniques, les jeudis et vendredis à 19h sur la scène Ella Fitzgerald du Parc La Grange. Le programme offre son généreux patchwork de classique, de jazz, de folk, de musiques du monde et de l’espace… Et souvent d’un mélange de plusieurs de ces éléments. Le spectateur qui se déplacerait au hasard pourrait donc aussi bien se retrouver face à une légende du jazz, Bill Frisell (le 29 juillet), qu’à un rappeur genevois, Slimka, (le 27 août), charmé par une interprétation de Appalachian Spring d’Aaron Copland par l’Orchestre Nexus (le 12 août) ou emballé par les chants gnawa et les castagnettes métalliques de Asmâa Hamzaoui & Bnat Timbouktou (le 23 juillet).

Attention: rive gauche ou rive droite, ce sera partout le bonheur, mais pas les mêmes mesures sanitaires! Autre qu’une jauge limitée à 500 personnes, il n’y aura aucune restriction aux Conservatoires et Jardin botaniques. Alors qu’au Parc La Grange – jauge 3000 personnes, il faudra pouvoir présenter un Certificat Covid (plus d'infos) pour pouvoir accéder à la Scène Ella Fitzgerald. Les organisateurs rappellent qu’un test gratuit peut être réalisé en pharmacie. Mais retour à la musique, avec Eve-Anouk Jebejian et Nelson Schaer, membres de l’équipe de progammation de Musiques en Eté.

Le programme présente un certain nombre de spectacles qui franchissent les barrières entre les genres. L’OSR interprète Ella Fitzgerald, L’OCG s’intéresse aux musiques du monde… 

Eve-Anouk Jebejian: Il y a plusieurs raisons. Déjà, pour les deux institutions que vous citez, les incertitudes liées à la situation sanitaire font que nous avons privilégié en amont les projets avec effectifs réduits. Ils ont ensuite été défini en commun, c’est par exemple l’OSR qui a proposé le nom de la chanteuse Afra Kane. Pour L’OCG, il faut comprendre son Projet Sésame (le 4 août) dans une démarche à plus long terme, menée avec des personnes à parcours migratoires, et des ateliers organisés depuis janvier dernier. Nous sommes très réceptifs à de telles propositions, et le public apprécie aussi de découvrir ces orchestres s’éloigner, pour l’occasion, du répertoire de leurs concerts d’abonnement.
Mais nous n’avons rien contre la tradition, et le concert du Geneva International String Academy, qui interprétera Brahms et Mendelssohn (le 9 juillet) en témoignera! Tout comme, dans un autre genre, l’ensemble Eklekto (le 15 juillet) qui interprétera le classique Drumming de Steve Reich.

 

 

Encouragez-vous les institutions et les artistes à prendre des chemins de traverse, à aller là où ils sont moins attendus?

Nelson Schaer: Nous ne demandons pas aux artistes de faire quelque chose qu’ils ne font pas d’habitude. Si il y a un certain nombre de projets musicaux qui se jouent un peu des étiquettes, c’est je crois dans l’air du temps. Par exemple, nous voyons que les artistes se diversifient davantage.
Eve-Anouk Jebejian: Cela peut se faire dans les deux sens. On le voit avec Le SonArt qui va jouer Björk sur instruments anciens (Emotional Landscape, le 20 juillet). Et Thomas Enhco et Vassilena Serafimova qui revisitent Bach dans un esprit plus jazz (Bach Mirror, le 26 août). Vous avez aussi la mezzo soprano Marina Viotti qui va interpréter aussi bien Brel que Fauré accompagné par le guitariste de flamenco Gabriel Bianco (le 14 juillet).

 

 

Cela vous permet aussi d’offrir une plus grande variété de styles.

Eve-Anouk Jebejian: Certainement. C’est dans l’esprit de Musiques En Eté de proposer, sur une même scène, une programmation éclectique et généreuse.

 

Comment la situation sanitaire a-t-elle influé sur la programmation des musiques actuelles?

Nelson Schaer: Si nous prenons le cas du jazz, il se trouve que peu de groupes américains viennent en Europe cet été. Le trio de Bill Frisell (le 29 juillet) sera ici l’exception. Respecté et admiré, il joue aussi bien avec les musiciens de la scène avant gardiste, que les musiciens plus proche de la tradition. Comme nous aimons bien offrir une programmation représentative des différentes facettes du jazz contemporain, nous proposons également le Shems Bendali Quintet (le 13 juillet) et Simon Spiess (le 18 août), qui sont davantage proche de la tradition – une tradition européenne pour le second. Anthony Joseph (le 5 août) est un chanteur, slammeur, mais les musiciens qui l’accompagnent sont des jazzmen anglais et cela s’entend. Et le projet autour de Jimi Hendrix d’Erika Stücky (le 6 août) laisse une grande part à l’improvisation - ses accompagnateurs sont tous de vieux baroudeurs du jazz.

 

 

Les artistes du monde seront eux aussi de la partie?

Nelson Schaer: Nous sommes toujours désireux de pouvoir présenter des artistes d’horizons plus lointains. Présent cette année Raúl Monsalve (le 22 juillet) a étudié et répertorié les rythmes des musiciens descendant des anciens esclaves au Vénézuela. Nous accueillerons aussi une fanfare béninoise, Olaïtan (le 20 août). Il y a une tradition de brass band au Bénin, celui-ci a la particularité de valoriser la culture vaudou. Je peux aussi mentionner Asmâa Hamzaoui & Bnat Timbouktou, un groupe exclusivement féminin de gnawa marocain (le 23 juillet).

 

Propos recueillis par Vincent Borcard

 

Musiques en été du 6 juillet au 27 août
Aux Conservatoires et Jardin Botaniques (le mardi et le mercredi)
Au Parc La Grange (Scène Ella Fitzgerald, le jeudi et le vendredi)

voir progamme complet
voir infos pratiques et mesures sanitaires

+ Pas de réservation, ouverture des portes une heure avant l’heure des concert.

+ Les concerts ont lieu par tous les temps. Les organisateurs se donnent cependant la possibilité d’annuler en cas de tempête ou risques météo élevés.



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